Témoignage de notre ambassadeur Alexandre.

Partir pour mieux revenir, voilà comment nous pourrions résumer l’histoire d’Alexandre. Enfant du pays parti pour poursuivre ses études, il a choisi de revenir il y a quelques années et de s’investir pleinement pour faire rayonner Bonnard et le Migennois « je suis né dans l’ancienne maternité de Migennes comme mes parents et suis allé à l’école ici avant de partir à Dijon pour mes études. J’ai quitté le territoire pendant presque 20 ans ».
Loin des yeux mais proche du cœur, Alexandre garde un lien avec le Migennois puisque sa famille est ici et qu’il a décidé de se lancer dans une exploitation apicole il y a une dizaine d’années. Il fait donc au départ des allers/retours fréquents entre Bonnard et Dijon et s’inscrit dans la tradition familiale « mes grands-parents étaient agriculteurs à Bassou et Bonnard et ont rassemblé les deux exploitations quand ils se sont mariés. Mes ruches sont notamment installées sur l’Ile du Moulin à Bonnard, près du passage à gué. C’est dans ce pré qu’il y avait les vaches de mon grand-père. C’est un lieu assez isolé, sans pesticides et proche de l’eau, ce qui est idéal car les abeilles ont besoin de beaucoup d’eau. »
Et puis au fil du temps, Alexandre s’investit de plus en plus pour son territoire. Quelques mois avant de revenir définitivement s’installer ici, il est élu adjoint au conseil municipal de Bonnard et contribue au développement de son village « en tant qu’élu j’essaie de soutenir du mieux que je peux les événements/activités locales en me rendant aux repas et activités des associations bonnortoises, et puis c’est une manière de remercier les bénévoles qui font vivre le village. Leur passion me fascine, c’est un pur engagement désintéressé qui devient de plus en plus rare. De la même manière l’Office de Tourisme organise des visites guidées chaque été mais les gens ont du mal à y participer. Pourtant beaucoup de gens, même à Bonnard, ne connaissent pas des endroits remarquables comme le passage à gué. Pendant longtemps le chemin qui y mène était fermé car mon grand-père y mettait ses taureaux mais aujourd’hui c’est facilement accessible et pourtant mal connu. ».
Mais alors d’où vient ce fort attachement au territoire ? De ses grands-parents, des personnes avec qui il a pu passer une bonne partie de son enfance et qui lui ont transmis l’amour du village « L’attachement à ce territoire remonte à ma jeunesse avec mes grands-parents. J’ai passé toute mon enfance à la ferme. Quand mes parents travaillaient j’y allais tout le temps. C’est surtout ma grand-mère qui me racontait les histoires de famille et j’ai grandi avec cette idée que « j’étais vraiment d’ici et que j’avais quelque chose à perpétuer. »
Après avoir vécu à Dijon, Paris et Helsinki dans le cadre de ses études et pour le travail, quitter l’agitation des grandes villes pour revenir vivre une vie plus calme a été un petit défi « Il m’est arrivé de rencontrer des gens très surpris quand je suis revenu ici. Ils ne comprenaient pas pourquoi j’avais quitté la grande ville pour choisir l’Yonne. Le département souffre d’une image très dépréciée et c’est dommage. C’est que les jeunes partent beaucoup pour les études et ne reviennent pas, préférant rester à Paris ou Dijon. Mais le pire c’est qu’en discutant avec les gens qui vivent dans les grandes villes, on se rend bien compte de certaines contradictions. Les gens ont un grand besoin d’abondance pour des choses qu’ils ne consomment pas. Ils ne vont pas au théâtre ou au musée régulièrement mais ils savent que ça existe et ça les rassure. Ils craignent de venir à la campagne et d’avoir un sentiment de manque. Pourtant ici on a tout : les services et la culture il y a des choses un peu partout. Alors même s’il peut y avoir de plus grandes plages horaires de services comme le périscolaire à Paris, je pense que c’est beaucoup dans la tête.
Pour autant je comprends certaines réticences. Quand je suis revenu il a parfois été difficile de faire de nouvelles rencontres. Il a vraiment fallu que je me donne les moyens de rencontrer des gens et l’engagement civique en fut un ».
Et une chose est sûre, Alexandre s’est beaucoup investit dans la vie locale. Chez lui, l’associatif est une histoire qui se transmet et il perpétue la tradition familiale en étant lui-même engagé dans plusieurs associations « A Bonnard il y a un tissu associatif assez actif : Bonnard Sport et Culture est assez jeune et fait pas mal de choses ; les Villageois de Bonnard qui organise notamment des vide-greniers sont très actifs. Je leur donne un coup de main quand ils ont besoin d’aide et puis je participe aussi à l’Association lavande et création de Chichery. L’association est présidée par Alain Chatté, Charmoysien et ancien agriculteur. Ils ont un champ de lavande et je leur donne un coup de main pour la récolte. Après ils font de l’huile essentielle et plein de produits autour de la lavande. Tous les ans au printemps ils organisent leurs portes ouvertes dans la salle des fêtes de Chichery et j’y suis présent pour vendre mon miel »